Nous reproduisons ci-après un texte qu’il est utile de conserver sous le coude …
JORF n°0061 du 12 mars 2008 page 4502
texte n° 37ARRETE
Arrêté du 5 mars 2008 relatif à la procédure d’inscription après deux refus sur les listes de qualification aux fonctions de maître de conférences et de professeur des universités par les groupes du Conseil national des universités (année 2008)
La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche,
Vu le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 modifié fixant les dispositions statutaires communes applicables aux enseignants-chercheurs et portant statut particulier du corps des professeurs des universités et du corps des maîtres de conférences, notamment ses articles 24 et 45 ;
Vu le décret n° 92-70 du 12 janvier 1992 modifié relatif au Conseil national des universités, notamment ses articles 12 et 14 ;
Vu l’arrêté du 26 mars 1992 modifié relatif aux modalités de fonctionnement du Conseil national des universités, Arrête :
Article 1Les candidats dont l’inscription sur les listes de qualification aux fonctions de maître de conférences ou de professeur des universités a fait l’objet de deux refus successifs, dans le même corps et de la part de la même section du Conseil national des universités peuvent saisir de leur candidature le groupe compétent du Conseil national des universités en formation restreinte aux bureaux de section dans les conditions fixées par le présent arrêté.
Article 2Le groupe en formation restreinte aux bureaux de section se compose pour l’examen des candidatures à une inscription sur la liste de qualification aux fonctions de professeur des universités des présidents et premiers vice-présidents des bureaux de chaque section composant le groupe et, pour l’examen des candidatures à une inscription sur la liste de qualification aux fonctions de maître de conférences, des présidents, des vice-présidents et de l’assesseur des bureaux de chaque section composant le groupe.
Article 3Le groupe en formation restreinte aux bureaux de section désigne deux rapporteurs pour chaque candidature. Un des deux rapporteurs doit être extérieur à la section qui a par deux fois refusé l’inscription du candidat sur la liste de qualification aux fonctions postulées.
Les présidents de groupe arrêtent les modalités de l’audition des candidats. Ces modalités doivent être identiques pour l’ensemble des candidats relevant d’un même groupe du Conseil national des universités et ne peuvent prévoir une durée d’audition inférieure à dix minutes.
Les rapporteurs, qui peuvent recueillir sur les dossiers des candidats l’avis écrit d’experts extérieurs, établissent des rapports écrits.
Après avoir entendu les deux rapporteurs désignés pour chaque candidature et avoir procédé à l’audition des candidats, le groupe en formation restreinte aux bureaux de section arrête, par ordre alphabétique, la liste de qualification aux fonctions de maître de conférences ou de professeur des universités.
Cette liste de qualification est rendue publique. Elle cesse d’être valable à l’expiration d’une période de quatre ans.
Article 4Le candidat adresse au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche un dossier comprenant :
1. Une déclaration de candidature établie sur le modèle de l’annexe, en deux exemplaires ;
2. Une copie d’une pièce d’identité avec photographie ;
3. Une attestation sur l’honneur précisant que sa candidature n’a pas été retenue par deux fois dans le même corps par la même section du Conseil national des universités. Toute fausse déclaration entraînera le rejet de la candidature.
Il est adressé, en envoi recommandé avec avis de réception, au plus tard le 16 mai 2008, à minuit (le cachet de la poste faisant foi), au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, direction générale des ressources humaines (service des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche, sous-direction du recrutement et de la gestion des carrières, [DGRH A2]), 34, rue de Châteaudun, 75436 Paris Cedex 09. Le candidat mentionne sur l’enveloppe le corps et la section postulés auxquels il s’inscrit.
Article 5Ce même candidat adresse également aux deux rapporteurs du groupe compétent du Conseil national des universités un dossier en deux exemplaires sur support papier comportant les documents suivants, à l’exclusion de toute autre pièce :
1. Un exemplaire d’un curriculum vitae détaillé précisant les titres universitaires détenus ;
2. Un exposé du candidat présentant, notamment, ses activités en matière d’enseignement, de recherche, d’administration et d’autres responsabilités collectives ;
3. Un exemplaire des travaux, ouvrages et articles, dans la limite de trois documents pour les candidats à la qualification aux fonctions de maître de conférences et de cinq documents pour les candidats à la qualification aux fonctions de professeur des universités ;
4. Une copie du rapport de soutenance du diplôme produit signé par le président du jury et comportant la liste des membres du jury.
Les documents rédigés en langue étrangère doivent être accompagnés d’une traduction en langue française.
Article 6Les noms et les adresses des deux rapporteurs du Conseil national des universités sont communiqués au candidat par la ministre chargée de l’enseignement supérieur, direction générale des ressources humaines (service des personnels enseignants de l’enseignement supérieur et de la recherche, sous-direction du recrutement et de la gestion des carrières). Le candidat est également informé du lieu et de la date de l’audition.
Les candidats font parvenir leur dossier aux rapporteurs, dès réception de la notification des noms et des adresses de ceux-ci.
Les rapporteurs peuvent demander aux candidats de communiquer des travaux, ouvrages ou articles mentionnés dans le curriculum vitae qui ne seraient pas joints aux dossiers.
Les résultats sont disponibles sur le site internet du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche :
http://www.enseignementsup-recherche.gouv.fr, rubrique « emplois dans l’enseignement supérieur et la recherche », puis ANTARES/ANTEE.
Article 7Le directeur général des ressources humaines est chargé de l’exécution du présent arrêté, qui sera publié ainsi que son annexe au Journal officiel de la République française.
*
AnnexeA N N E X E
CANDIDATURE À UNE INSCRIPTION SUR LES LISTES DE QUALIFICATION PAR LES GROUPES DU CONSEIL NATIONAL DES UNIVERSITÉS
Année 2008
Déclaration de candidature (1) à la qualification aux fonctions de :
Maître de conférences (2).
Maître de conférences du Muséum national d’histoire naturelle (2).
Professeur des universités (2).
Professeur du Muséum national d’histoire naturelle (2).
Section n° (à préciser) :
M., Mme, Mlle (2) (nom de naissance) :
Nom marital :
Prénom :
Date et lieu de naissance :
Nationalité (2) :
Française Ressortissants CE (3) Hors CE
Etablissement d’affectation :
Adresse à laquelle seront expédiées toutes les correspondances (4) :
Résidence, bâtiment : Rue : N°
Code postal : Ville :
Téléphone : Mél :
Titres universitaires détenus :
à Mme la ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche.
J’ai l’honneur de poser ma candidature à l’inscription sur la liste de qualification par le groupe dont relève la section ci-dessus désignée.
Fait à , leSignature
(1) Il est vivement recommandé de dactylographier ce document. (2) Cocher la mention utile. (3) Communauté européenne. (4) Aucune modification de cette adresse ne pouvant être prise en compte, les candidats sont invités à s’assurer, le cas échéant, de la réexpédition de leur courrier.Fait à Paris, le 5 mars 2008.
Pour la ministre et par délégation :
Le directeur général
des ressources humaines,
T. Le Goff
Oyé, Oyé !
L’Oracle viens de dicter son premier commandement aux agrégatifs de 2010 :
« ‘Le système juridique communautaire’ des PUF, tu liras… Jusqu’à la moindre virgule, tu connaîtras…
Jusqu’à la plus petite note de bas de page, tu scruteras…
Car le jury d’agrégation, le Pr. Denys Simon présidera… »
Rien à voir avec le fil de la discussion, mais je souhaiterai demander où trouver les rapports du CNU de la section droit privé. J’en ai trouvé seulement un sur le web de la section droit public et ces rapports me paraissent hyper importants et intéressants pour la poursuite de ma thèse.
Merci beaucoup par avance !
Ali
Quelle belle mascarade!
@Hermès
Quels sont les critères pour être nommé président de jury d’agrèg ?
c’est politique ?
car honnêtement ce sieur Simon, à part le droit communautaire, il ne touche à aucune autre matière …
c’est étonnant tout de même …
Et, d’après ce que m’ont dit des spécialistes en droit communautaire, il n’a pas révolutionné la matière ou innové ….Lui, c’est plutôt commentaires d’arrêts à gogo j’ai l’impression
Conclusion : ce type de nomination est purement politique ou alors on prend des personnes qui n’ont pas de vagues …
PS : Très bon site mais dommage que les discussions soient aussi terre à terre.
Bonjour,
Juste un mot pour dire que j’ai utilisé avec succès cette procédure suite à deux refus par la section droit public. Il faut absolument tenter le coup qd on estime qu’il y a erreur de casting ! Du coup, je suis MCF depuis un an !
bonjour
je suis dans le même cas et convoqué à une audition : quel est le protocole?
Bonjour, Je suis également convoqué pour une audition. Pouvez vous me préciser svp les modalités de l’audition, que dois-je préparer ?
En vous vous remerciant infiniment …
Désolé pour écrire un commentaire qui n’a rien avoir avec le sujet de ce poste. L’adresse mail indiqué sur le site n’est plus valide.
Je vous remercie déjà pour votre blog qui donne des infos précieuses.
Je suis moi-même MCF, et j’aurais voulu en savoir plus sur le détachement des MCF. Je ne connais pas la procédure, le comment, le pourquoi etc.
Bref, je n’ai pas trouvé d’articles sur votre blog sur ce sujet. Serait-il possible d’en savoir plus ? Je sais que je demande beaucoup, mais je n’ai pas forcément accès à ce genre d’infos.
Merci en tous cas
lulu
@Hermès
Conclusion : ce type de nomination est purement politique ou alors on prend des personnes qui n’ont pas de vagues …
Je ne pense que l’on puisse dire cela de Denys Simon, dire qu’il n’a pas fais de vague ferait sourire nos collègues de Strasbourg!
Par la même ocassion dire qu’il n’est pas compétent car ne touchant qu’au droit communautaire est encore plus « gratuit » comme affirmation!
Entièrement d’accord a avec Demos, dire de D. Simon qu’il ne fait pas de vagues, c’est bien hilarant …
Il est du genre à ne pas se laisser faire …Il est très sympa, mais il dit ce qu’il pense et aime plutôt les personnes franches … il n’est pas dans l’hypocrisie … C’est vrai qu’en droit ce n’est pas monnaie courante , les personnes qui disent ce qu’elles pensent, qui sont directes et plutôt entières … Lui, il est ce genre de personne…conclusion, il fait des vagues et il n’a pas que des amis … mais c’est un esprit brillant ….
Je ne sais pas comment cela se passe ou se passera à Paris I qui est très politiquement correct, mais à Strasbourg, il était comme cela …et ceux qui étaient proches de lui étaient tout aussi rentre-dedans que lui …
Et, au niveau des compétences, en effet, il n’y a rien à dire … Il est très fort et dans la plupart des domaines .. Bref, c’est vraiment ce qu’on appelle une pointure
ce qui est dit plus haut sur DS est la pure vérité
– très intègre ( important pour les agrégatifs …)
– anti-mandarinat ( important pour les MDC de PI) et il n’est pas du tout dans cette logique mandarinale, il n’en a pas besoin ….
– énormément d’humour
– très chaleureux
– fonctionne en tribu , c’est à dire que lorsqu’il arrive dans une nouvelle université, il se crée une petite tribu … ce sont souvent des personnes comme lui, très interdépendantes d’esprit
– n’est pas là pour faire de la figuration , et n’hésite pas à faire des vagues en cas de besoin ou de péril ….
– s’investit énormément lorsqu’il arrive dans une université
– et le bouquet final, il lit les inrocks, c’est peut-être pas la tendance lourde de PI en droit d’après les rumeurs …
quand il a quitté la fac, on savait qu’on perdait un monstre sacré dans sa discipline ( ils sont trois ou quatre comme cela dans sa spécialité) et qu’on perdait quelqu’un de bien
@nomos
sur la droitisation de Paris I au niveau du droit, je ne connais pas assez cette fac pour m’avancer mais c’est un phénomène que l’on a ici à Toulouse.
Cette droitisation est heureusement contenue par les autres filières car Toulouse est dans une grande université.
On a les mêmes sons de cloches du coté de Lille ou Lyon.
Mais dès que la droitisation s’accompagne de discours ambigus, notamment via l’UNI ou certains profs, là c’est inquiétant, voir par exemple Rennes …
il y a incontestablement une droitisation de certaines facS de droit, mais pas toutes, il faut seulement rester vigilant et la contenir pour qu’elle ne bascule pas dans l’excès …
C’est bien la première fois que je lis que les facultés de droit n’étaient pas à droite.
Elles l’ont toujours été , c’est le milieu qui veut cela …lire ou relire Bourdieu …
En revanche, la différence aujourd’hui c’est qu’en effet, à l’image du virage à droite toute de la société et du pouvoir, les facs de droit ont viré encore plus à droite, c’est tout.
Certaines sont très très à droite.
Le discours est donc plus décomplexé dans les conseils et les commissions. On a même certains remontées de séances de TD ou de cours …
toute la nuance est entre ce qui est de droite et ce qui est d’extrême droite…et c’est là qu’il faut faire attention …
ps : il n’y a pas qu’ à Rennes où il y a certains spécimens. Dans la région PACA, on en a aussi malheureusement certains qui ont repris du poil de la bête avec le virage à droite ambiant. Il faut faire attention c’est tout
Ce qui est gênant, c’est le sarkosysme qui est une droite particulière, dure, et qui chasse sur les terres de l’extrême droite ….
Et, en effet, on a une droite sans complexe dans certaines facultés de droit aujourd’hui, c’est évident on ne peut pas le nier et parfois ce n’est même plus la droite dure, c’est tout simplement l’extrême droite, c’est encore plus grave ….
Certaines facultés de droit sont littéralement « tenues » pas des sarkozystes ( qui l’affichent ouvertement ou non ) mais à partir de là tout devient idéologique, mais de manière intelligente …
Mais, surtout, la clé du succès, c’est de mettre en place une loi du silence qui permet de garder dans ces facs presque tout le monde dans le giron …autrement dit la carotte et le bâton et tout continue ainsi à fonctionner et prospérer.
Je crois aussi qu’il faut faire preuve de vigilance.
au fait, on s’est battu pour quoi l’année dernière ?
Ce ne sont pas seulement des personnes proches du pouvoir.
C’est plus complexe.
Il y a toute une mouvance de la droite nationaliste qui est clairement représentée aujourd’hui dans de nombreuses facultés de droit, et qui véhicule notamment un discours anti-européen ( la CEDH et la CJCE sont de saintes horreurs pour ces personnes) ainsi qu’un discours anti-droits de l’homme, et d’autres discours encore plus équivoques ….
Ce sont toutes ces personnes qui se coalisent, et créent cet effet de droitisation sur plusieurs facultés, des proches ou sympathisants du pouvoir en place et une droite nationaliste.
Il faut en effet faire preuve de vigilance.
Quant à la loi du silence et l’argument de la carotte et du baton, je n’y crois pas.
On a toujours la possibilité et les moyens de manifester son opposition. C’est davantage une forme de ce que l’on appelle la transition autoritaire. Il faut savoir s’en départir. C’est aussi simple que cela.
alors que fait donc cette belle gauche de l’université, si bien-pensante ?
Si la droite est au commande dans les facs de droit, c’est que tout simplement elle le mérite et elle est largement compétente;
et il n’y a pas besoin d’être droits de l’hommiste pour bien gérer une fac.
et d’ailleurs, il vaut mieux ne pas l’être …
cette discussion est très, très intéressante et j’espère qu’elle va continuer.
sinon sur D Simon,
pour faire partie de sa tribu, si j’ai bien compris,
il faut être indépendant d’esprit, rebelle et adorer le droit communautaire.
d’accord pour tout ça, mais est-ce qu’il faut être obligatoirement de Paris I ?
on a des chances si on est d’une autre université.
c’est juste pour savoir ….
@nullen
à propos des facultés de droit, il faut bien reconnaitre que l’on ne vit pas en vase clos.
L’évolution droitière de la société fait que cela peut se ressentir dans les facs au niveau des conseils, commissions, … .
cela ne m’étonne absolument pas …
le danger c’est s’il y a une atteinte à la manière d’enseigner ou de faire de la recherche. C’est le seul et unique risque à prendre au sérieux; ça fait penser d’ailleurs à tous ces profs de droit qui avaient écrit il n’y a pas si longtemps une lettre au président de la république dénonçant le règne et l’omniprésence du droit communautaire … c’était pitoyable.
quand cela prend de telles proportions, c’est vrai que c’est inquiétant
tant que cela ne porte pas atteinte à la manière d’enseigner le droit et de faire de la recherche, les facs de droit peuvent continuer à être de plus en plus à droite. no problem.
le collectif de défense de université doit se réunir en janvier. Dan son communiqué, il parle de menaces …eh bien, c’est un sujet à lui soumettre pour son ordre du jour, la droitisation des facs de droit.
Bon courage aux collègues ….
sur la lettre des profs de droit en 2007, ça a été un vrai boomerang pour eux. En plus, elle a été publié au JCP.
Dans le milieu universitaire, il y a une règle d’or : si tu attaques de manière trop virulente et idéologique le droit communautaire ou l’Europe, tu es blacklisté.
c’est ce qui s’est passé pour eux après cette lettre, ils ont été surveillés, et en plus parmi les signataires, la plupart étaient très très à droite ou avaient des positions idéologiques très affirmées sur le flanc droit ….
bref, ça s’est très mal passé, surtout sur PI, P II et Strasbourg ( ma fac) , qui sont de gros lobby pro-européens.
Et, c’est pour ça que Gaudu, qui était un des signataires de la lettre, l’a payé sur PI puisque ils ont tout fait pour lui faire barrage pour la présidence de PI …et ont mis Colliard , très européen.
donc, personnellement, je ne me fais pas trop de souci pour tous ces discours très à droite, même s’ils sont exclusifs ou nauséabonds dans certaines facultés de droit, je sais que ces discours ne tiendront pas la route.
Bonne année à tous.
petite nuance :
critiquer le droit communautaire dans une perspective doctrinale est une chose, et même une très bonne chose car cela l’aide à avancer.
Mais, démolir le droit communautaire ou l’Union européenne de manière systématique et lui dénier la place qui est la sienne, c’est autre chose. Ce n’est plus une démarche scientifique mais idéologique.
Les principaux instigateurs de la lettre de 2007 n’étaient pas à leur premier coup d’essai et avaient pris aussi des positions sectaires ou extrêmes sur d’autres sujets ….et enrôler d’autres personnes, de manière inattendue.
Happy new year à tous.
il y en a qui sont vraiment limites, à deux doigts de basculer dans des thèses extrémistes, pas seulement sur le droit communautaire, mais sur tous les sujets.
mais, je suis aussi confiant. Il y a certes une bonne droite sans complexe en ce moment dans certaines facultés de droit, mais le camp d’en face ne doit pas être sous-estimé. Au contraire d’après ce qui se dit ….
il y en a qui devraient se calmer et se faire discrets surtout quand on avance sur des terrains ambigus ou extrémistes.
Le droit ne doit pas être utilisé au service de thèses extrémistes.
Je suis assez d’accord. Il y a beaucoup d’initiatives étranges, bizarres ou douteuses dans lesquelles vous retrouvez à peu près le même lot de personnes ….toujours les mêmes …
Tant qu’il s’agit de gesticulations ou de bla bla, ce n’est pas grave. Mais, dès que cela touche à l’université, c’est plus grave et inquiétant.
Et, cela atteint l’université lorsqu’on disqualifie un enseignement, ce qui était l’esprit de la lettre de 2006 ( et non 2007) le droit communautaire était déclassé, ce qui explique la contre-lettre qui était très ferme.
Il y a aussi atteinte à l’université lorsqu’il s’agit de prendre la présidence d’une université. Or, on sait parfaitement qu’avec le jeu des conseils, on peut parfaitement marginaliser un enseignement ou introduire une certaine tendance, à plus forte raison avec la LRU qui donne tous les pouvoirs au président.
Donc, si les milieux européens de Paris I ont fait barrage à ces groupes, je leur tire mon chapeau .
Sur la dérive droitière dans les facultés et ses liens avec ces mouvements anti-Europe, difficile de se prononcer car je suis dans une très petite faculté et ce n’est vraiment pas perceptible.
Mais, si elle est avérée au niveau des facultés de droit, nous avons maintenant le collectif de défense de université pour nous défendre en espérant qu’il ne soit pas déjà investi par ces mouvements.
Meilleurs vœux 2010.
je pense que c’est excessif de parler de milieux européens ou de lobby européens pour Pi, Pii ou Strasbourg.
Ce sont des collègues, PR ou MCF, qui défendent leur disciplines s’ils estiment qu’elles est trop attaquée ou menacée, ce que nous serions nombreux à faire si notre domaine de recherche était autant critiqué que le droit communautaire, il faut bien l’avouer.
Il est vrai que c’est un droit qui est de plus en plus important et incontournable, sur lequel nous devons travailler pour nous familiariser avec la matière, ce qui ne doit pas plaire à tout le monde …
Pour info, l’article 125 de la loi de finances 2010 relatif à la revalorisation pour les MCF :
(AN1) Article 54 sexies 125
Les maîtres de conférences régis par le décret n° 84-431 du 6 juin 1984 relatif au statut des enseignants chercheurs de l’enseignement supérieur et les agents appartenant à l’un des corps assimilés à celui des maîtres de conférences en application de l’annexe du décret n° 2009-462 du 23 avril 2009 relatif aux règles de classement des personnes nommées dans les corps d’enseignants-chercheurs des établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche relevant du ministre chargé de l’enseignement supérieur, titularisés dans leur corps avant le 1er septembre 2009, classés dans le premier grade et en fonctions à la date de publication de la présente loi, peuvent bénéficier, sur leur demande, d’une proposition de reclassement établie par application du décret n° 2009-462 du 23 avril 2009 précité, la durée des services accomplis depuis la date de leur recrutement et jusqu’au 31 août 2009 étant prise en compte dans la limite d’un an. Toutefois, l’ancienneté de service des intéressés dans leur corps continue à être décomptée à partir de la date à laquelle ils y ont accédé.
La demande doit être présentée dans un délai de six mois à compter de la date de publication de la présente loi. Les demandeurs doivent justifier, par tout moyen approprié, de la nature et de la durée des services à prendre en compte.
L’administration leur communique une proposition de nouveau classement. Ils disposent alors d’un délai de deux mois pour faire connaître leur décision.
Honnêtement, je ne comprends pas cette discussion qui est pourtant intéressante.
L’étiquette politique d’une fac de droit a en réalité peu d’incidence sur son fonctionnement.
Prenez l’exemple du mandarinat, il est très fort dans les facs dites de gauche.
On passe note temps dans les blogs à parler de paris I et paris II, je ne sais pas comment cela se passe là-bas mais occupons-nous déjà de notre cas. Je peux vous dire que moi je suis dans une fac dite de gauche, prétendument de gauche de la région parisienne et je pouffe de rire sur cette étiquette de gauche, car il n’y a pas plus mandarinale que ma faculté, par exemple, les colloques, les conférences, les MC n’y sont jamais invités notamment par le centre de recherche. Les Pr s’adressent à nous avec condescendance et sentiment de supériorité ( ce qui nous fait bien rire car ils en deviennent ridicules)
Et, de manière générale, pour les publications, dont on sait que c’est une visibilité importante et un moteur pour la carrière, c’est idem et donc on finit par s’auto-censurer, on sait que les dalloz et compagnies ce n’est pas pour nous, les directions d’ouvrage, on n’en parle même pas, les mélanges, inutile de les évoquer, on se limite aux articles quand on veut bien nous les publier, citons l’ajda qui est réservé au pr et se donne bonne conscience en publiant quelques mc qui s’obstinent malgré tout à lui proposer des sujets.
tout ceci est un leurre.
Tant que les profs ne changeront pas de regard sur les MC et auront ce mépris de classe, les choses iront en se dégradant, tant que les prof ne se diront pas que la presque totalité des MC ont raté l’agrèg de peu, et que la concours est loin d’être irréprochable, l’ambiance et le milieu seront exécrables.
Le mouvement de l’an dernier a momentanément occulter ces tensions …mais rien n’a changé depuis l’affaire CND, quelques évolutions, tellement marginales que cela montre qu’on est loin du compte. De plus, il y a un sujet tabou dont on ne parle jamais , les MC et certains Profs ( les profs bien, ça existe ) qui quittent l’université et se mettent en détachement pour d’autres fonctions, magistrature, encadrement, c’est un phénomène qui se développe depuis deux ans environ, de plus en plus de personnes quittent les facultés de droit car on ne peut pas ou plus fonctionner et travailler sans collégialité, confiance et respect mutuels.
j’espère que les profs qui lisent cet excellent blog s’interrogeront sur le regard qu’il portent sur les MC.
Mais, au risque de me répéter, les prétendues facs de gauche devraient se faire tout aussi petites par rapport à la question du mandarinat.
@mnp
Si cela peut vous rassurer, je suis agrégé et j’ai beaucoup de mal à me faire publier. Comme on dit familièrement, je rame …
Objectivement, c’est encore plus difficile pour nos collègues Mcf. Mais, c’est aussi difficile pour les Pr. J’irai plus loin que vous, certaines revues sont « réservées » à certains collègues Pr, toujours les mêmes.
Je ne suis pas le seul à le penser parmi les professeurs, sauf que c’est un sujet tabou car l’égo en prend un coup. Et, donc, on s’auto-censure. Mais, les chroniques sont réservées à certains collègues Pr, toujours les mêmes, qui de ce fait gagnent une visibilité. Il faudrait instaurer une rotation au niveau de la direction des chroniques, les directeurs de revues sont les mêmes depuis des années, ce qui crée un népotisme et fait que ce sont toujours les mêmes qui publient dans ces revues ou sont à la une.
Où est alors le mérite ?
Pour les ouvrages, je viens de proposer un ouvrage à Dalloz. J’attends la réponse. Mais, ce que je sais, c’est que beaucoup de collègues se tournent là aussi vers des éditeurs étrangers ou des éditions techniques, même si certains se spécialisent dans les articles et d’autres dans les ouvrages.
Pour le mandarinat, vous avez entièrement raison. Pour ma part, je fais tout pour prendre mes distances vis à vis des personnes qui pratiquent le mandarinat, quitte à passer pour un marginal.
Le collectif de défense de l’université doit se réunir en janvier pour combattre les menaces qui pèsent sur l’université. Il y en a déjà deux qui sont clairement identifiées, le mandarinat et le manque de pluralisme intellectuel via les publications, qui finiront par tuer l’université. Ce sont de vraies menaces. Beaucoup de collègues quittent l’université pour intégrer la magistrature pour gagner en considération. Dans son communiqué, le collectif semblait craindre un manque de mobilisation. J’ai l’intime conviction que si le collectif s’attaquait sérieusement à ces deux sujets qui tuent l’université et faisait des propositions, nous serions nombreux à venir , et à prendre le TGV.
Bon réveillon.
Et la LRU ne va rien arranger. Cela va même empirer les choses et accroitre les tensions.
Certains vont pouvoir moduler leur service et en faire encore moins qu’aujourd’hui et certains Pr vont pouvoir obtenir d’importantes primes d’excellence …il parait que les Pr qui sont à IUF ont de droit ces grosses primes … incroyable …on comprend mieux pourquoi certains Pr s’étaient faits très discrets l’an dernier lors du mouvement ….C’est tout bénéfice pour eux et tout cela ne va pas améliorer l’ambiance déjà plombée par les rapports Pr / MDC
@pr
sur les Pr qui publient grâce à un réseau, c’est un secret de polichinelle …
Quant au collectif de défense de l’université, je suis moins optimiste que vous et je crois qu’il restera à de déclarations d’intention, sans intérêt, sur des sujets très consensuels et qui ne fâchent surtout pas …il ne faut pas trop compter dessus et vous verrez par vous-même que j’ai raison.
@mnp
si on parle souvent de pI et pII, c’est parce que je suppose qu’ il y a énormément de mandarins ou ce que l’on appelle des apprentis mandarins.
Mais, je suis entièrement d’accord avec vous sur les facs réputées de gauche, je suis aussi sur une fac « de gauche » de la région parisienne, mais à la différence de la vôtre, les Pr la jouent sympa, copains, tutoiement et franche rigolade, mais le résultat est le même, les MDC sont écartés systématiquement des initiatives scientifiques. Entièrement d »accord sur « les facs de gauche » ….
question sérieuse
les colloques à 100% de Pr ( ou presque, allez 90%, on ne compte pas le MCF de service qui est là pour donner bonne figure…), ça existe encore ?
ça ne date pas de la préhistoire ? ben alors, ce sont des reliques, il en faut bien
et pour ceux qui vont encore à ce type de colloque, est-e qu’on se marre toujours en douce lorsque les Pr se mettent à parler et à se prendre pour la 8ème merveille du monde …
Il n’ y a rien à dire; les meilleurs colloques, les plus enrichissants sur le plan critique, ce sont ceux qui instaurent une quasi parité PR/ MCF ( et même un ou deux ATER, allez, soyons fous ), c’est idem pour toutes les manisfestions scientifiques ou les publications collectives.
S’il n’ y a que des Pr dans n’importe quel type d’activité scientifique, malgré la qualité des MCF d’aujourd’hui , c’est que ce n’est que du m’as-tu vu.
Bonne année 2010 à tous et très mauvais mandarinat à ceux qui le pratiquent .
Je suis MCF et partage parfaitement le point de vue qui vient d’être exposé. En France, on dirait que la question n’est pas d’avoir à dire quelque chose à dire d’intéressant, mais d’avoir le droit officiel de dire quelque chose, même banal, à travers le grade. C’est exactement le contraire de ce que la science véritable commande. Ce qui doit compter, c’est l’intelligence de ce que vous dîtes, c’est ce que vous apportez à la science mondiale. Votre grade, c’est une question de salaire et rien de plus. Rappelons que Freud n’était pas Professeur agrégé de médecine, que Darwin n’était pas davantage professeur et que Einstein lui-même avait été refusé en doctorat (si si, allez vérifier, vous verrez). Ce sont pourtant eux qui honorent la science universelle. Et c’est la même chose en droit : demandez-vous si Kelsen, si Hart, si Dworkin, si Fuller, si Austin étaient agrégés ? Leur carrière professionnelle (le poste et le salaire) s’est construite sur leurs publications progressives. On doit faire preuve de sa valeur tout au long de sa carrière et ne pas être « béni » éternellement ou « maudit » sub specie aeternitatis. Le système qui prévaut au CNRS est bien meilleur à celui des Facultés de droit.
Personnellement, j’essaie aujourd’hui de tirer les conséquences de tout cela. Je donne mon estime aux professeurs qui publient des choses intelligentes, et bien sûr il y en a. Mais je n’en reconnais aucune à ceux qui ne réfléchissent pas, pas plus que je ne leur reconnais la moindre supériorité sur moi, sinon protocolaire. Et je fais exactement la même chose avec les MCF.
Adresse aux membres du CNU par un candidat éconduit – session 2012
Je fais partie des candidats « déqualifiés », c’est-à-dire éconduits au titre des dernières opérations de qualification. Mon commentaire encourt le risque de se voir opposer la motivation d’un simple dépit, j’en suis pleinement conscient : déception … mais non dépit. Je suis beau joueur et je ne cultive pas l’aigreur. On me fera donc grâce de lire ma critique sous un autre jour.
– La nomination d’un rapporteur inconnu du candidat se veut être une garantie
d’ « objectivité ».
Or les rapporteurs se connaissent, communiquent, savent quel étudiant est « en cour » ou pas car prompt à se manifester dans les lieux de sacre universitaire (colloque et autres séminaires dûment inventoriés …). De ce que je vois, les plus « méritants » s’appliquent à se faire connaître et il n’est même pas besoin d’infléchir la décision des rapporteurs par un coup de fil pour être coopté : dans ce système, l’ « entre soi » prévaut. Autrement dit, la garantie d’
« anonymat », cette « fausse objectivité » (le rapporteur, on le sait, n’est pas « influençable ») ne sert qu’à déporter l’influence vers d’autres modalités, périphériques à l’acte de sélection lui-même : subtilité dans l’inégalité de traitement requalifiée « objectivité ».
Il faut rapporter la sélection, en effet, à un contexte plus large de « grenouillage » universitaire, pour en comprendre la pleine logique. J’en parle en connaissance de cause car l’intérêt de ma thèse (en toute immodestie …) est attesté par de nombreuses publications – outre celles effectuées sur d’autres sujets, dans d’autres revues très connues et mes enseignements à des étudiants en droit. Cela n’aura donc pas suffi à « convaincre ». J’ai la conviction de payer ainsi mon indépendance d’esprit et mon peu de concession au système (je ne flatte pas et ne porte jamais les valises de personne – on m’a fait comprendre ce défaut de bienséance intellectuelle).
On me rétorquera que « tout concours est une cooptation ». Certes mais dans celui-ci les dés sont pipés au départ : la cooptation efface largement l’égalité de traitement (rien à voir, par exemple, avec un concours d’accès à la fonction publique où l’anonymat a une bien autre signification, même s’il existe des failles là aussi).
– J’ajoute que si les acteurs du système ont la conviction de leur propre objectivité (il en va en effet de leur légitimité), je côtoie aussi leurs pairs très bien informés des règles du jeu et qui se laissent parfois aller à des confidences – lesquelles accréditent mon propos : la résignation est de mise, parfois assortie d’une certaine veulerie (« que voulez-vous, l’objectivité parfaite n’existe pas …», « dans tout système … » , « il est normal que …» etc).
On ne peut que s’affliger que les dépositaires d’un savoir juridique ne soient pas plus attachés au strict respect de la règle d’équité. Ils « siègeraient » moins que l’équité ne s’en porteraient peut-être pas moins bien.
Les « gardiens du temple » s’auto-cooptent et ne contribuent pas à la fluidité de la pensée critique : on ne peut défendre son pré-carré au nom de principes universitaires hautement revendiqués (emphase, emphase …) et prétendre à l’ouverture sur une pensée authentiquement indépendante et critique. Les « bons élèves » aiment leurs professeurs et réciproquement. Au demeurant, les lauréats – j’en connais quelques uns – reconnaissent bien souvent eux-mêmes, en aparté, avoir joué ce jeu en toute conscience et avec bénéfices.
– En conclusion l’université, lieu supposé de l’ « esprit critique », est aussi le lieu d’une conformation absolue au principe d’allégeance. Ceux-là même qui vantent l’esprit critique sont dans cette contradiction – je l’ai observé à maintes reprises.
Il serait donc temps d’abolir cette féodalité : le CNU (les mandarins s’y sont opposé bec et ongles au moment de la réforme des universités – à laquelle je ne souscris pas, par ailleurs). Comment deux personnes réunies en conclave, peuvent-elles, raisonnablement et en toute impartialité décider d’un avenir universitaire ou non ? Nonobstant l’arbitrage de cette noble assemblée qu’est le CNU, par la voix ultérieure de son président : « ressemble moi et je t’adouberai ». Tel est le principe de sélection et d’auto-reproduction de tout système de pouvoir.
Or, l’université vaut mieux qu’un pouvoir institué. C’est un lieu de libre-parole et de libre-pensée. La garantie des rapporteurs, hautement revendiquée, d’un « détachement » par rapport à eux-mêmes n’est qu’une fatuité de l’esprit universitaire. Et la pratique dément, comme souvent, l’affirmation de principe. La toge n’y change rien.
Ce qui ne m’empêchera de me représenter … Mais en toute lucidité et de persister dans cet état d’esprit : que le succès soit au bout ou non. Le sentiment d’injustice vous fait naître une radicalité critique. Qui vaut mieux que la servilité établie.
Réflexions d’un candidat éconduit mais fidèle à lui-même.
Grégoire Le Ponte