Au début du mois de février, Franz-Olivier Giesbert publiait dans Le Point un édito particulièrement remarqué des enseignants chercheurs. Si ce n’est déjà fait, vous pourrez en prendre connaissance ci-après. Nous sommes apparemment nombreux à trouver l’article insultant. Nous faire reprocher la qualité de notre travail de la part de quelqu’un qui doit avoir sa carte de presse et qui n’a même pas fait l’effort d’enquêter sur le sujet est, pour reprendre ses termes, « navrant ». Il faut savoir qu’Olivier Beaud participait jusqu’à il y a peu à ce journal. Il adresse aujourd’hui une lettre à Franz-Olivier Giesbert pour lui indiquer qu’il cessait sa collaboration avec le périodique. C’est ce courrier que nous reproduisons. Notre collègue fait ici preuve d’une grande cohérence avec ses propres convictions et il faut saluer sa décision.
L’édito du Point du 05 février 2009
L’idéologie du père peinard
Dans quelle décennie du siècle dernier sommes-nous retombés ? La France est toujours telle qu’en elle-même l’éternité la fige : cabocharde et conservatrice.
Le conservatisme français se pare le plus souvent d’oripeaux prétendument révolutionnaires et prend une posture de gauche pour refuser les réformes qui pourraient troubler son confort.
C’est ce qui se passe aujourd’hui avec le consternant mouvement contre le décret de Valérie Pécresse, ministre de l’Enseignement supérieur, changeant le statut des enseignants-chercheurs. Pensez ! Ils risqueraient d’être soumis à une véritable évaluation et, pis encore, à une concurrence entre les universités.D’où l’appel à la grève illimitée d’enseignants ou de chercheurs qui, derrière leur logomachie pseudo-révolutionnaire, ont souvent, chevillée au corps, l’idéologie du père Peinard. La France est un des pays d’Europe qui dépense le plus pour son système éducatif, avec les résultats que l’on sait. Il faut que ce fiasco continue, et tant pis pour nos enfants, qui, inconscients des enjeux, se feront de toute façon embringuer par des universitaires, réactionnaires au sens propre du mot.
Ce que démontre ce navrant épisode, c’est que les réformes de ce genre passeraient peut-être mieux si elles venaient de la gauche. Mais pour cela, encore faudrait-il qu’il y ait une gauche, une vraie, capable de penser l’avenir du pays.
En attendant, s’il veut pouvoir remettre les pendules à l’heure à tous les étages de la société française, le pouvoir serait bien inspiré de s’en prendre aussi à la poignée de goinfres, anciens demi-dieux de la finance, qui, après avoir grugé tout le monde, sont repartis les poches pleines. Ne pourrait-on pas les leur faire un peu ?
Franz-Olivier Giesbert
La lettre du 20février 2009
Monsieur,
Dans le Point du 5 février (n° 1899), vous avez publié un éditorial intitulé « l’idéologieu du père Peinard » qui était une attaque en règle contre les universitaires protestant contre les réformes en cours sur le projet de de statut et la « masterisation » des concours.
Comme beaucoup de mes collègues, j’ai été très choqué par le contenu et le ton de cet aticle qui donnait au grand public une image caricaturale du milieu universitaire et de notre métier. Le mot qui vient à l’esprit pour le caractériser est celui de « poujadisme anti-intellectuel ».
C’est pour cette raison que, sollicité par plusieurs de mes collègues de l’université de Paris II, également outrés par votre éditorial, j’ai co-signé une lettre de protestation collective. Vous m’avez fait savoir préalablement à l’envoi de cette lettre que vous étiez d’accord sur l’idée même d’une sorte de droit de réponse. Mais lorque nous vous avons adressé notre texte par courriel, le 12 février 2009, vous avez alore exigé, pour le publier, des coupures tellement substantielles que nous les avons refusées. Nous avons préféré publier intégralement aileurs, ce qui fut fait, le week-end suivant, dans la version électronique du Journal du Dimanche.
Il va de soi que vous pouvez exprimer vote désaccord avec le mouvement de protestation des universitaires. Mais dès lors que vous l’avez fait avec la radicalité des propos tenus dans votre éditorial, il est plus suprenant que vous « censuriez » une réponse qui restait courtoise sur la forme, même si on pouvait la juger ironique. Une telle inégalité est choquante car votre attaque est restée finalement sans réponse dans votre journal. Par ailleurs, il ressort de cet épisode que nos positions sont totalement divergentes sur la question universitaire. Etant de ceux qui sont parmi les plus impliqués dans le combat visant à faire retirer le projet de décret statutaire, je suis contraint d’en tirer les conséquences.
Après avoir mûrement réfléchi, j’ai décidé de cesser désormais toute collaoration avec le journal que vous dirigez. Je ne rédigerai donc plus les billets sur le droit constitutionnel que Mme Pierre-Brossolette publiait dans la rubrique « France ». Croyez bien que je regrette profondément cette décision. J’avais, jusqu’à présent, bénéficié d’une totale liberté dans cette chronique et beaucoup apprécié la faculté qui m’était offerte d’exposer au public, de façon didactique, des questions constitutionnelles d’actualité.
Sachez bien, enfin qu’on ne peut pas à la fois solliciter les universitaires comme experts, quand on a besoin de leurs lumières, et les vilipender comme des fonctionnaires fainéants et épris de conservatisme dès qu’ils s’opposent à des réformes qui abaissent leur statut et portent atteinte à leur identité professionnelle.
Veuillez recevoir, Monsieur, l’expression de mes sentiments les meilleurs
Olivier Beaud
La lettre que Franz-Olivier Giesbert n’a pas voulu publier – bel exemple du respect du droit de réponse – et qui a été diffusée par le JDD :
« Quelques universitaires ont découvert en lisant votre éditorial du 5 février la haute estime dans laquelle vous les tenez: réactionnaires confortablement installés dans ‘l’idéologie du Père Peinard’. Et, s’ils répondaient que le journalisme consiste à écrire un tiers de page par semaine et à se montrer deux heures à la télévision? Ce serait amusant. Pas démagogique du tout…
Un journaliste informe le public. Nous sommes tentés de penser que vous n’avez pas agi en journaliste en écrivant cet éditorial. Vos lecteurs ont le droit d’avoir une autre information pour se faire une opinion éclairée.
Parlons de ce que nous connaissons: l’enseignement du droit. Les universités ont absorbé l’accroissement du nombre d’étudiants sans que leur financement ait augmenté dans les mêmes proportions. Notre université (Paris 2, Assas pour faire bref) est à l’avant-dernière place des universités françaises pour les moyens matériels et l’encadrement des étudiants. Vous voyez, nous n’avons même pas les moyens de gaspiller ‘votre’ argent…
Nous refuserions toute ‘véritable évaluation’? Pourtant, beaucoup d’aspects de notre activité sont déjà évalués: recrutement, avancement, centres de recherche… Il est vrai que nous refusons une ‘fausse évaluation’ par un président d’université et un conseil d’administration ignorant tout de notre discipline.
Nous refuserions la concurrence entre universités? Les universitaires ont sans doute des opinions diverses sur ce point. Mais, vous êtes-vous interrogé sur la concurrence déloyale qu’entretient le ministère entre les grandes écoles et les universités?
Nous voudrions que ‘le fiasco continue et tant pis pour nos enfants…’? Où est le fiasco à en juger par la lecture du Point (n°1899, p.30): ‘les entreprises cherchent des juristes’. Sans doute parce qu’ils sont mal formés?
Universitaires et journalistes partagent une indépendance que l’on connaît dans tous les pays démocratiques. Elle fait certainement des obligations aux universitaires. Aux journalistes aussi… »
Signataires: Olivier Beaud, Dominique Bureau, Charles Jarrosson, Denis Mazeaud, Philippe Théry – tous professeurs de droit à l’Université de Panthéon-Assas (Paris II)
[…] Publié le février 25, 2009 par Admin (Billet originellement publié sur “maître de conférences“) […]
Et la réponse de FOG en date du 24 février 2009 est :
« Cher Olivier Beaud,
Je n’ai pas compris votre lettre.
Si vous avez bien lu mon éditorial, je ne jette pas l’opprobre sur le métier d’enseignant, bien au contraire. Je ne vois pas ce qui pouvait y viser un professeur de droit à Assas, mais bon, vous vous êtes apparemment senti visé.
Loin de moi l’idée de vilipender à longueur des colonnes les « fonctionnaires fainéants, » comme vous dîtes. Mais je ne suis pas non plus, mille excuses, un partisan du statu quo. Je me suis contenté de plaider pour une réforme de la recherche et pour plus d’évaluation. Vous considérez cela comme une agression mais si la recherche a des problèmes en France, si nous enregistrons une fuite des cerveaux scientifiques, il doit bien y avoir une raison. Ne faut-il pas chercher à y remédier ?
« Le Point » est un journal qui aime le débat. La preuve, il venait de faire appel à vous, qui êtes engagé, pour commenter les questions constitutionnelles.
Si j’ai proposé quelques coupes à votre courrier collectif, c’est parce qu’il était très long, plus long que le texte qu’il contestait, et qu’il n’aurait souffert en rien d’être un peu élagué. Pardonnez-nous, mais nous faisons un petit travail d’artisan et nous sommes souvent amenés à changer, à amender ou à raccourcir nos articles. C’est une forme d’humilité que nous apprend le journalisme.
Je suis désolé que vous cessiez votre collaboration, qui était utile, pour ce qui reste, à mes yeux, un malheureux malentendu.
A bientôt, peut-être.
Amitiés, Franz-Olivier Giesbert »
Trouvée sur le lien suivant http://www.educpros.fr/detail-article/h/f34953896c/a/polemique-sur-le-mouvement-des-universitaires-la-reponse-de-fog-a-olivier-beaud-en-exclusivite.html
La chronique de FOG fait 1700 signes, la réponse en fait 2000. Cette remarque, ponctuation comprise, fait 266 signes. Que penser d’un journaliste qui tronque un droit de réponse quand celui-ci fait cinq lignes de plus que la chronique qu’il écrit… chaque semaine ?
Félicitation à Olivier Beaud (ainsi qu’à Cécile Chainais) pour sa droiture et sa détermination. Nous pouvons nous sentir fier de tels portes drapeaux.
Les maîtres de conférences peuvent être fiers de professeurs qui défendent aussi bien les enseignants chercheurs quels que soit leurs statuts.
@Mcik
« Les maîtres de conférences peuvent être fiers de professeurs qui défendent aussi bien les enseignants chercheurs quels que soit leurs statuts. »
n’importe quoi ….
du calme, il n’a pas décroché la lune … Et pourquoi fiers ? : les MCF sont déjà assez infantilisés comme ça, ce n’est pas la peine d’en rajouter … ce n’est parce qu’un en fait un tout petit peu plus que d’autres, qu’il faut être bouche bée. L’infantilisation est finalement beaucoup plus importante que l’on pensait …
En effet, la lune est toujours dans le ciel et sans doute pour longtemps…
Un sentiment mêlé de satisfaction et de consternation m’anime, constatant que la communauté à laquelle j’appartiens découvre avec effroi la mauvaise foi journalistique, que les grandes plumes du métier ne sont que de petits marquis à la « pensée » préformatée, ratiocinant sur tout et n’importe quoi, et au passage livrant leur profonde méconnaissance des diverses réalités sur lesquelles leur avis est censé faire autorité.
Le mépris dans lequel nous sommes tenus, motivant des réactions parfaitement légitimes et fondées, n’est jamais rien d’autre que celui frappant toutes les catégories sociales, qui depuis 20 ans luttent contre les assauts d’une prétendue modernité réformatrice .
C’est bien de le découvrir aujourd’hui, mais la découverte est tardive, il y a longtemps que les clercs ont trahi ; pensant devoir leur relatif confort avec la solidarité qu’ils manifestent à l’égard des chiens de garde de tout poil, ils savent désormais qu’ils ne sont rien d’autres qu’une ligne budgétaire.
Le roi est nu,
Olivier Beaud a du cran et ça fait plaisir à voir : les sections droit ne comptent pas que des girouettes mais aussi des gens… droits ! Respect au Professeur Beaud !
Pour le reste, j’ai une petite question. Ne trouvez-vous pas que la résistance fait voler -temporairement sans doute- la hiérarchie apparente et que la vraie nature des gens se révèle, indépendamment du rang académique qui est le leur ?
Personnellemet, je vois des MCF et des PR courageux, et et des MCF et des PR qui ne le sont pas vraiment – pour manier la litote. La ligne de démarcation ne semble plus, du moins en ce moment, le grade, mais, et seulement, ce que les gens valent réellement par leur droiture, leur courage, la sincérité et le désintéressement de leur engagement.
Alors, provisoire tout cela ? Ou est-ce le commencement de la fin pour une certaine mentalité que toute personne droite et juste ne peut que décrier ?
Une info exclusive très intéressante : il semble que la modulation ayant fait long feu, Pécresse ait trouvé une autre parade pour secondariser l’Université. Il s’agit tout simplement de faire faire le sal boulot à… des profs du secondaire ! Incroyable : les universitaires protestant, elle utilise une main d’oeuvre moins cher et moins dangereuse en utilisant comme carotte le prestige : vous allez enseigner à l’UUUUUNiversité ! (évidemment sans les payer pour cela)
Je crois que la démission de Pécresse, à l’origine demandée seulement par une poignée d’extrémistes va finir par s’imposer comme une revendication salutaire et nécessaire pour tous,y compris les modérés comme nous qui font la grève une fois par siècle. On ne peut laisser un tel PYROMANE mettre le feu à toute l’Université. Maintenant ça suffit !
Pour ceux qui n’y croient pas:
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/02/24/l-elysee-envisage-d-affecter-a-l-universite-des-professeurs-du-secondaire_1159664_0.html
J’admire le courage et certainement la probité d’Olivier Beaud.
Je crois cependant qu’il y a quoiqu’on puisse en dire à l’université, un double problème: l’institution universitaire est dévalorisé par les pouvoirs publics d’une part, et, d’autre part, elle implose de l’intérieur. Le premier point a à mon sens, largement été abordé par ailleurs dans les différents débats sur la réforme de l’université. Il reste en revanche, un second point qui me paraît en l’état actuel crucial. Ce point est propre à la production et la qualité du savoir scientifique lui-même.
Qui peut dire aujourd’hui que les CNU sont totalement impartiaux? Sans entrer dans un polémique forte, regardons juste au nombre: une quarantaine de postes par an pour plus d’une centaine de candidats. Comment est-il possible de choisir « sérieusement » dans ces conditions?
Oui il faut réformer parce qu’on ne peut continuer à financer en pure perte des docteurs qui, la trentaine commençant, n’ont aucune certitude sur l’avenir de leurs carrières… C’est un problème pour ceux qui sont dehors du « système ».
Quant à ceux qui sont à l’intérieur, qui peut soutenir valablement que certains ne profitent pas du « système »: cumuls de toutes sortes, absence de publication pour certains, cabinets d’avocats, ministères, primes de recherche sans encadrement, etc… Ces simples mots disent beaucoup de choses. Il y a urgence. Et j’ai l’impression que ce point de vue là, celui de l’intérieur, est volontairement occulté. C’est bien dommage.
Évidemment je ne soutiens aucunement Pécresse. Mais j’estime qu’il y a problème dans la communauté universitaire et que nous devons nous remettre aussi en cause. Aura-t-on le cran de mener le combat sur deux fronts à la fois? Je ne le crois pas personnellement.
et pendant ce temps ceux qui voudraient bien entrer…attendent, attendent….
Nous espérons une publication non officielle des résultats…le ministère ne pourra pas s’en prévaloir, la machine restera grippée mais nous n’aurons plus besoin de martyriser notre souris…
@Arthur
Allez, courage pour cette attente. Nous imaginons que la situation se débloquera rapidement. Elle est inconfortable et à bien des égards injuste.
@Siméon
Il est encore trop tôt pour faire un bilan des dernières semaines mais tout ce qui s’est passé va laisser des traces, c’est certain. Aurons nous l’intelligence de nous en servir pour faire évoluer les choses ? A suivre …
Finalement, y aura-t-il une publication non officielle des résultats ?
Valérie Pécresse tremble devant ce mouvement de blocage même officieux des résultats….
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La stratégie de Pécresse/Fillon – Pécresse est politiquement morte – est de discuter pour la forme, avant de réécrire le décret, à quelques virgules près.
La technique consiste à dégonfler les troupes en faisant apercevoir une sortie, avant de fermer celle-ci quand chacun sera rentré chez soi.
En clair:
– l’évaluation, c’est maintenu
– la modulation, c’est maintenu sur une base « volontaire », cad, en clair, sur la base du rapport de force enseignant/président d’université.
– la suppression des postes, c’est maintenu, c’est seulement différé de 1 an, donc ça commence seulement en 2011
– pour pallier la suppression des postes : l’affectation d’enseignants… du secondaire ! Un chirurgien, ça coûte trop cher, confions les opérations aux élèves des écoles d’infirmiers !
Il est nécessaire de continuer la mobilisation, selon des modalités qui permettent de la faire durer, car le gouvernement ne prépare rien d’autre qu’une guerre d’usure.
Et maintenant les résultats bloqués au CNU !
Une question : comment expliquer que certaines personnes sont au CNU, notamment des maîtres de conférences et même des Pr, alors qu’ils ne publient pas ou alors un article tous les 10 ans … Ont-ils vraiment les compétences pour évaluer scientifiquement ? Non. Là aussi, c’est du pur réseau
Alors se voir démonté par une MCF qui ne publie pas, alors ça ne passe pas; sans compter le cas des Pr qui y sont et sont mal dans leur peau ( on les connaît). C’est un critère tout aussi important que d’être compétent, l’équilibre mental. Si on n’a que des aigris, bonjour des dégats.
Vivement le décret CNU !
Bonjour,
pour information aux docteurs en attente de qualification, voici la réponse du ministère reçu ce matin,en ce qui concerne l’envoi des dossiers aux établissements:
« Aucun report de date n’a été prévu. En cas de problème merci de vous adresser directement à vos rapporteurs »
Donc si les sections 01 et 02 se réunissent le 27 mars vous disposerez de 4 jours ouvrables pour imprimer vos thèses et travaux, à condition que les résultats vous soient transmis dans les plus brefs délais….
Merci…
Si le ministère peut savonner la planche et semer la discorde chez les EC, pourquoi s’en priver ? Vous n’attendiez out de même pas qu’il fasse preuve de souplesse ?
Cela étant, cette rétention n’est pas une bonne chose car elle place les personnes dans une situation délicate. En termes d’enjeux, on est bien au-delà d’un simple processus de rétention des notes des étudiants.
Il ne serait pas surprenant que cette décision de rétention soit abandonnée dans les jours qui viennent.
Si quelqu’un en sait plus, ses infos seront les bienvenues.
Allez, courage à ceux qui attendent.
Au point il n’y a pas que FOG qui sévit avec des éditos approximatifs. il y a aussi Claude Allègre qui balance régulièrement des contre-vérités effarantes sur le climat et son évoluion, alors qu’il n’y connait pas grand chose.
est-ce que c’est une spécialité de ce journal que d’embaucher des grandes gueules qui pensent savoir tout sur tout et le crient très fort ?
triste conception du journalisme en effet……
Tardivement, je m’associe aux remerciements adressés à O. Beaud pour sa réponse à FOG
Je profite également pour remercier ce site pour toutes les infos qu’il nous apporte
Intimidée de m’inviter comme ça dans vos échanges d’universitaires en poste mais je ne trouve aucune info « claire » sur une « rumeur ».
J’ai compris, depuis longtemps, les dangers de la réforme sur le statut d’enseignant-chercheur (évaluation, mobilité, charge de cours) et pour avoir « oeuvré » des années au sein d’Etablissements Publics ou apparentés, en poste de direction de projets, salariée, avec Président et Conseil d’Administration, (pas mal d’élus dans ces conseils d’administration) avec des entretiens d’évaluation bidons – on appuie sur 3 points, dit « faibles », alors qu’on ignore les 70 autres « forts » ( les membres de Conseil d’Administration pratiquent d’autres métiers que le vôtre, donc fastoche de distribuer les bons et les mauvais points, sur un simple « ressenti » ou un « simple trafic d’influence », de bonne guerre, dans ces « entreprises publiques » pour obtenir telle ou telle faveur 🙂 , donc tout cela ne dépend que du point de vue, et si il n’y en a qu’un en face, c’est truqué de chez truqué.
Soit.
Après 18 années de bons et loyaux services d’activité professionnelle, j’ai enfin passé le pas du doctorat, non pas pour faire « joli » dans mon salon, mais pour enseigner, car j’ai le goût de l’enseignement chevillé au corps et je me donne une chance de le faire, avec l’objectif d’un « statut » tel que notre pays le propose ( si je visais l’Espagne, je m’y prendrais autrement).
Donc, cette réforme, elle dit quoi sur les « entrants »?
Que de la rumeur, du pas clair, ou si cela a été clair, cela m’a échappé.
On « entre » toujours par un doctorat, une soutenance, une autorisation, un agrément, une recherche de poste?
Ou ce n’est plus la peine et on laisse tomber et on va voir ailleurs? En Espagne par exemple où « le statut » n’existe quasiment pas, au moins, il n’y a pas mensonge sur la marchandise?
Les nouveaux entrants « entrent » a priori comme avant sauf que les comités de sélection ont remplacé les commissions despécialistes (autrement dit, vu les nouvelles règles de composition, possibilité de se trouver plus souvent face à des gens qui ne connaissent rien de la discipline dans laquelle les ravaux ont été menés)
Des revalorisations de salaires en début de carrière (en fait surtout prise en compte comme cela aurait du être mieux fait avant, des années d’alloc, de moniteur ou d’Ater pour l’avancement d’échelon)
Mais elles auront une contrepartie, les « nouveaux » risquent d’être de ce fait en première ligne pour une modulation à la hausse de leur service (peut-être pas la 1re année, mais la modulation est conçue notamment pour s’intégrer dans un contrat pluriannuel ) : pressions possibles lors des recrutements…
Pb, les « anciens » qui ont auront mis plus de temps à atteindre l’échelon auquel vous arriverez éventuellement directement risquent de ne pas apprécier la bonne blague du Ministère
Mais semer la zizanie et nuire aux principes d’égalité et de coopération semble être le leitmotiv de ces réformes…
Merci vraiment de ces informations. Ce n’est pas très encourageant ( au niveau des relations humaines) mais bon, on va faire avec. De toutes les façons je n’en suis pas encore au stade d’obtention de la possibilité d’être maître de conférence, je démarre (dans la meilleure des configurations) par « ater », même si je crains, en septembre, de me retrouver « sans rien », tant cela me paraît opaque.
La transmission (être avec des étudiants) est ce qui m’a motivée dans l’entreprise de ce parcours et en faisant de la recherche, je m’aperçois de la grande importance de rester en contact avec ce « défrichage » des données, des concepts, surtout dans mon domaine ( segment d’un vaste champ), peu exploré, dont les applications « professionnelles » possibles sont une série de points d’interrogation, vraiment récurrents. Alors l’équilibre entre l’enseignement et la recherche, vu du tout petit point de vue d’une pré-entrante (si tout va bien), oui, il faut absolument le cultiver. Dans le domaine des sciences sociales et humaines, malgré les années, ce qui me reste en mémoire de « mes professeurs » est la capacité qu’ils ont eu à « transmettre » une approche, une analyse, un esprit critique, une capacité « à réfléchir » et non des données, ou des « faits » 1+1 = 2, et suite à une carrière qui elle, a été très concrète, parfois terre à terre, dans ce qu’il fallait résoudre tous les jours, cette transmission m’a servie chaque jour. Et lorsque j’ai recruté des « étudiants » tout juste diplômés à bac + 4 ou bac + 5, je cherchais moins « les connaissances concrètes » (un minimum évidemment) que la capacité à appréhender l’imprévu constant de notre profession, l’analyse, la force de proposition, et le recours à l’idée personnelle, la proposition personnelle, et la remise en question si elle n’est pas appropriée. Ils sont cadres maintenant, recrutent eux-mêmes des gens, dans mon domaine. Je suis « très fière » d’eux 🙂 Mais sans mes professeurs (de science politique, économie, droit et surtout histoire) je n’aurais sans doute pas eu cette « indépendance d’esprit », essentielle, et même au monde de l’entreprise, malgré les discours dominants où l’on souhaite « formater » pour répondre à une « demande immédiate », qui sera toute autre dans 5 ou 10 ans. Les données concrètes, on peut les transmettre au sein de l’entreprise. Pas le reste. On peu l’accroître, l’amplifier mais il faut que le parcours universitaire ait ancré les fondations ‘intellectuelles » de réflexion et d’analyse, de cela.
Arretez la mauvaise foi!
MCF depuis 1986, je revendique ma faignantise!
apres 10 ans a ecouter les conneries debitees par mon Dr de these/PR mon futur boss aussi…
j’ai le droit au repos, je ne publie pas, je fait juste mes cours, pas tres bons (mais qui s’en soucie?), je monte en echelon tous les 3 ans et j’essaye chaque fois que c’est possible d’echapper aux corvees administratives….
je meprise les cretins qui bossent comme des chiens, qui n’ont que la science dans leur vie minable, ont a le meme salaire, mais moi je m’eclate avec mes potes le WE!
MCF c’est cool, poste de faineant a vie MERCI